Le monde est divisé en deux : ceux qui aiment et vivent avec les chats. Et les autres qui les ignorent ; ou pis encore.
J’ai vécu une partie de ma vie sans eux. Aujourd’hui, ils participent au sel de l’existence. Quand ils ne sont pas là, il me manque quelque chose. Ce sont des magiciens distillant leur influx positif et rédempteur. Chacun est canal vibratoire participant au grand Tout dans un monde vide et plein à la fois. Un miaulement de leur part nous le rappelle opportunément. Un coup de griffe aussi.
Alors, je comprends pleinement le concept des Cafés à Chats. Soit pour les esseulés souhaitant décompresser des « humains » virtualisés l’espace de quelques instants privilégiés. Soit on vient en famille, et les enfants sont ravis.
Comme vous le savez toute cette histoire est venue de l’Asie : le premier café ouvre à Taïwan en 1998, et le fameux NEKO à Osaka en 2004. Le Japon en compte une centaine. Mazette. Faire de la place à ces petites créatures dans un pays qui en manque, c’est là témoigner de connaissance et de sagesse.
Un reflet de la force du Shintoïsme enraciné dans son alliance avec la nature et le vivant face aux vicissitudes de la terre, de la mer et du nucléaire. Par contre, ne vous méprenez pas, le fameux Meneki-Neko, le chat porte-bonheur présent dans les temples et de nombreux commerces, n’en fait pas partie.
En France, suivant les années, nous en connaissons une dizaine. Sur Paris, nous avons la chance d’en avoir deux ; je les ai visités avec une certaine attente.
CAFE DES CHATS 9, rue Sedaine 75011 PARIS – www.lecafedeschats.fr – M° Bastille ou Bréguet Sabin. Ouvert du mardi au dimanche de midi à 22h30.
Pionnier lancé en 2013, il fait figure aujourd’hui d’une institution reconnue. L’ambiance est celle de ce quartier à la branchitude assagie. Vous aurez de la chance si vous apercevez ensembles les 12 pensionnaires moustachus mâles et femelles : Apollon, Rémus, Salem, Alaska, Izmir, Simba, Athéna, Gavroche, Olympe, Frida, Janis et Zan.
La rançon du succès, le flot et la rotation des visiteurs, sans réservations, amène à considérer la question des heures pleines et des heures creuses pour en tirer profit. Les matous ne sont pas à notre service. Par contre, s’ils se montrent parfois discrets, le contrat moral est rempli : leur vibration pacifique et positive imprègne le lieu. Merci les amours.
CHAT MALLOWS CAFE au 30, rue des Volontaires 75015 PARIS – www.chatmallowscafe.fr – En face du M° Volontaires. Ouvert TLJ sauf lundi et mardi de midi à 21h00. Réservation obligatoire sur leur site internet.
Là on vit dans un autre univers, plus concentré, presque à la japonaise, davantage de marketing, mais chargé de présence féline. Intention et organisation obligent. Vous recevez votre dose acidulée de marshmallow à l’image de la fantaisie du lieu. L’effet est rapide et contagieux. Le maître-mot est l’osmose par empathie.
Les maîtres sont les 15 matous, mais ils n’en tirent aucune gloire, si ce n’est de roupiller dès la vitrine. Leur absence n’est qu’apparente. Ils connaissent nos attentes, dans leur rôle de positivation collective et d’enchantement du quotidien. On vient surtout en famille, les enfants sont fanas et on les comprend.
Les deux maîtresses du Café s’affairent à vous rendre le séjour agréable, et à vous proposer des consommations créatives. On pourrait se bousculer au portillon sans les réservations. Donc, de bonne grâce, passez par la case internet.
Vous repartirez plus félin que d’habitude. De fait, plus humble et plus humain. On s’y fait ; et attention on y prend goût à cette vibration. On y reviendrait bien.
Le sucre de la vie. Chat Mallows Café.
(Photos Japon : merci Wikipédia)