BIOMIM’EXPO 2018 : ET SI LA NATURE ETAIT LA SOLUTION ?

Si cela ne bouge pas encore dans toutes les chaumières, la génération Ecologie est à la manoeuvre dans un nouveau credo du 21° siècle : le Biomimétisme.

Soit le rassemblement d’une communauté grandissante internationale d’intelligences autour des sciences de la nature et de la vie, de la technologie et de l’économie en vue de changer de système dans une co-création avec le vivant.

Plus fondamentalement, à son stade d’évolution, Homo Sapiens est invité à retourner aux sources de sa relation avec Dame Nature, et à la redéfinir face aux catastrophes de tous ordres qui l’attendent à différents termes.

Dans le monde ancien, on sacrifiait pour s’attirer les bonnes grâces des dieux agissant dans la nature. Aujourd’hui, c’est l’inverse : on la sacrifie sur l’autel du progrès et du profit.

Les phases successives du processus sont reconnues :

  • NATURE DIVINE : adorer
  • NATURE APPRIVOISEE : dominer
  • NATURE STOCK : exploiter
  • NATURE FINIE : protéger
  • NATURE MODELE : s’inspirer.
    Ici, le stade du Biomimétisme est arrivé avec 3 types d’évolution possibles : techniques, écosystémiques et méthodologiques pour relever les enjeux de la survie.

Nous avons repris ici les termes de l’introduction par Alain RENAUDIN de l’agence NEW CORP CONSEIL, fondateur et organisateur de cet événementiel avec d’autres partenaires (CEEBIOS, etc.)

Dans la foulée, nous citons Gauthier CHAPELLE, intervenant belge et auteur du livre Le vivant comme modèle (Albin Michel).

Nous devons nous préparer à une transition brutale dans un contexte radical, qui nous ramène à la racine du mot et du propos.

« S’inspirer des organismes vivants pour être durable » (Janine BENYOS, 1997) grâce aux principes dont ils témoignent. En effet, la vie crée et entretient les conditions propices à la vie.

Et face à l’explosion démographique, le CO2, les engrais, la surpêche, la déforestation, les conséquences du portable, etc. – tous en phase exponentielle – il est temps de « préparer les îlots de résilience. » (cf. Dennis HEADOWS).

Il faudrait décroître de -3% l’an, soit l’équivalent d’un krach économique, mais notre système n’est pas conçu pour cela.

Si l’on regarde le mode de fonctionnement de la forêt, les grands arbres nourrissent les petits dans un schéma d’entraide interespèces. Ce n’est pas la loi de la jungle, mais plutôt la mutualisation des ressources via une intelligence locale et connectée. De fait, notre mode de fonctionnement pyramidal et patriarcal n’existerait pas dans la nature.

Rappelons qu’aujourd’hui nous fonctionnons avec 450 esclaves énergétiques personnels. Par rapport au 19° siècle, notre consommation impacte maintenant cent fois plus l’environnement. A la clé, nous devrons sortir de la civilisation fossile, recycler les villes, etc.

Voilà la nouvelle quête de sens ! Il avait été annoncé que ce siècle serait « spirituel ou pas. » Il l’est effectivement dans cette sphère opérative incontournable. Mais les religions, les philosophies, sont à la traîne ou dépassées. La noosphère de TEILHARD DE CHARDIN avait le mérite de définir une orientation asymptotique responsable, la continuation du plan de la Création. Mais elle ne peut se faire sans rupture.

Le postulat de base repose sur : « Ce n’est pas l’Homme qui va sauver la Planète, mais la Planète qui va sauver l’Homme. » (Alain RENAUDIN) :
– la nature est le premier laboratoire R&D du monde.

Le « cahier des charges du vivant nous livre les règles à suivre :

  • le vivant est économe en énergie et en matière,
  • le vivant ne stocke pas irraisonnablement,
  • le vivant s’approvisionne en circuit court,
  • le vivant ne produit pas de déchets et recycle tout,
  • le vivant optimise plus qu’il ne maximise,
  • le vivant récompense la coopération vs la compétition,
  • le vivant est interconnecté et indépendant,
  • le vivant est multifonctionnel,
  • le vivant fonctionne à l’énergie naturelle,
  • le vivant ne standardise pas, il s’adapte toujours à son environnement,
  • le vivant favorise la diversité et l’équilibre.
    (Sources : BIOMIM’EXPO 2018)

1500 personnes ont visité ce salon en 2018. L’aventure avait commencé à Senlis en 2016.

Nous avons sélectionné les stands suivants pour nos futures enquêtes :

– LE JEU DU VIVANT, jeu de cartes inspiré de la nature,

– CORAIL ARTEFACT, la dentelle pour sauver les barrières de corail – un projet de Jérémy GOBE,

– BLUEBAT de Didier MAUUARY, le knowhow des ultrasons des chauves-souris en vue d’applications scientifiques.

Nous avons retrouvé sur son stand notre ami Pascal BETREMIEUX présentant son projet de combinaison interconnectée avec les dauphins. Etc.

Découvrez sur le site du salon, les autres inventeurs et leurs découvertes issues de notre environnement…

Que penser de tout ce concept ?

Le point positif : une belle énergie créative et positive pour moduler un monde nouveau plus proche de la vie. Confirmé par le nombre de BIOMIMEXPO : 9 / 54, soit l’amour pour autrui, le sens de l’humanité et de l’universel (9), via le changement (5) et la construction (4).

Les limites : Comme à chaque génération, une élite bardée de diplômes délivre un énième courant de pensée en …isme, mais ne pose pas suffisamment ni la critique fondamentale, ni aborde en profondeur les contradictions de notre condition humaine. Il manque toujours de redéfinir une métaphysique de l’écologie. Et il est surtout vain de tendre à faire l’homme à part du vivant.

Quand Dannah dit : « le vivant est ma famille… », c’est pour rappeler que celle-ci s’étend aussi à la flore et la faune, quitte à réévaluer l’humain. C’est dans l’air du temps. Frédéric LENOIR a sorti en 2017 sa « Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment) » (Poche). La publicité en affiche ajoute « …pour nous rendre plus humains. »

La Planète a une spécificité propre à cause de nous. L’homme n’était pas présent à sa formation, et ne le sera peut-être pas à sa fin. Le climat change depuis 4,5 Milliards d’années, et bien des soubresauts de GAÏA sont infiniment plus dangereux que nos pauvres miasmes. Le jour où le volcan de Yellowstone aux USA se réveillera, Fukushima nous semblera dérisoire. Si le réchauffement climatique ne nous incomberait pas à 100 %, par contre notre avenir nous appartient – ou nous appartiendrait-il encore ?

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L’écologie, le bio, le biomimétisme, etc. servent à créer de nouveaux ferments de fonctionnement, comme des idéologies l’ont fait à d’autres époques. Mais, par pitié, ne créez plus des normes politiquement correctes, ou un nouvel angélisme de pensée pour des impératifs de mode et de marketing. Nous avons déjà donné. Merci.

On n’arrête pas une civilisation en marche ; cessons de rêver. Au mieux, on la réoriente au fil du temps. Notre système industriel n’a que 150 ans. Les écologistes sont là pour poser les bonnes questions, mais c’est à la société toute entière d’y répondre, et à la condition expresse de mettre tous les paramètres sur la table. Mais, il est clair que d’ici 2050, cela va bouger sur bien des plans.

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La civilisation occidentale évolue à vitesse grand V. Elle a les moyens de prendre son destin en main. La numérisation est une nouvelle étape apportant d’autres questions et réponses au fur et à mesure. Nos voisins allemands sont bien plus en avance que nous sur ces marchés-là.

De fait, le radicalisme vegan, les anti-abattoirs,les anti-boucheries, les anti-Vènerie, etc. nous interpellent sur le fond : « ce n’est plus possible de continuer ainsi sur un plan général, » et à leur manière. Mais les extrémistes ne construisent pas, ils cassent, comme à chaque révolution. Aussi, sans vision globale, point de salut.

Toute cette dynamique de renouvellement participe au basculement d’un monde pyramidal tourné vers l’infiniment grand et cherchant à contrôler le règne de la Nécessité dans la Loi du Père. Vers un monde multipolaire, plus respectueux des minorités et du vivant, orienté vers l’infiniment petit avec les technologies issues de la mécanique quantique, dans la mouvance du Hasard et de la Loi de la Mère.

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La conclusion sera toujours la même : trouver l’équilibre entre la vie et la mort. Mais il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu dans ce devenir de la vérité dans la réalité.

En final, les femmes auront leur mot mot à dire. Leur émergence accompagne cette prise de conscience, mais nullement la baisse de la surconsommation, l’esclavage moderne. Car les Reines du Royaume (Séphira Malkhouth de l’Arbre de Vie) sont à la manoeuvre à la fois pour la reproduction de l’espèce et sa conservation. Faudra-t-il faire moins d’enfants ? Que décidera le mimétisme femelle ?

Nos ressources sont hypothéquées à 170% de nos capacités. Alors, notre culture n’est pas éternelle. Le débat est ouvert pour faire de bons choix. Mais à force de mettre l’écologie toutes les sauces, faisons sorte qu’elle ne devienne ni illisible ni indigeste.

Car le moment est venu enfin de respirer. Merci à Biomim’expo !

 

Eric LE NOUVEL

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