Les chiens courants, bien connus dans le monde de la chasse, et leur Fédération la FACCC, sont une spécificité française : nous avons créé 36 races sur les 70 existantes à travers le monde.
Et surtout, ils sont uniques dans la biodiversité par leur caractère fusionnel, et bien d’autres choses encore.
Leur image traditionnelle est celle de la Vènerie, mais vous vous en doutez, la chasse, ce n’est ni ma tasse de thé, ni de café, sauf la chasse photos. Mes sentiments sont ailleurs, et je vais là où mon coeur bat à l’unisson.
Mais je n’ai pas à polémiquer sur elle, et remettre en cause le pacte ancestral unissant l’homme et la nature. Désolé, mais l’amour du vivant ne peut dissocier la mort ; pas d’Eros sans Thanatos. C’est un état de fait, et ses dimensions sont complexes.
Il y a d’ailleurs la Chasse à courre et le reste, ne nous méprenons pas. D’un côté, la Vènerie avec 400 Equipages, 10000 pratiquants, 100000 suiveurs, 30000 chiens. En face, plus d’un million et 200000 chasseurs traditionnels (2% de la population), dont certains utilisent courageusement le fusil à lunettes. Pourquoi le haro sur la minorité, et pas sur la majorité ? Absurde !
En 2018, le débat dégénère contre la Chasse à courre dans la pure tradition du psychodrame à la française. Comme on l’a vu dans l’affaire du barrage de Sivens (81), avec le résultat que l’on sait, l’écologie devient idéologique. Et peine perdue, à cause de certaines maladresses transformées en contre-communication, nous sommes à nouveau les uns contre les autres. Spécificité hexagonale qui permet de garder les traditions en gérant les extrêmes : notre démocratie est à ce prix.
Le fait nouveau de société, et même planétaire, est qu’un nombre croissant de consommateurs s’abstient de manger de la viande pour ne pas se confronter avec l’idée même de la souffrance animale. Il y a des images qui ne passent plus. Autres temps, autres moeurs, non ? Alors, le monde de la chasse, qui en subit déjà les conséquences, devra en tenir compte.
Tout cela évoluera, car s’il a prolifération nuisible de certaines espèces, d’autres deviendront rares. RV dans une génération avec le grand chambardement climatique…A l’autre extrême, il faudra peut-être, en cas de grande Glaciation, chasser comme avant pour survivre. Aussi, ne perdons pas le Nord.
Un jour, on en viendra aussi à chasser différemment, comme en Angleterre, avec la pratique du fox-hunting où « la prise de l’animal compte moins que l’excitation de la course. » (cf. Livre Blanc de la Vènerie).
Dans les différentes fêtes de la chasse, vous pouvez les croiser pour un coup-de-foudre inoubliable. Même leur silence est un cri (d’amour). Quant à leur sommeil, une communion exceptionnelle ! Et leur puissance d’abandon, en meute, est un exemple rare de sagesse. Des tableaux de bonheur infini.
C’est MayApple, le toutou inséparable de mon frère Féeric, dans leur quête des Lieux magiques, qui m’a prédestiné à les aimer à la folie. Une telle présence, un bien si rare. Chacun son Graal. Moi, je l’ai trouvé chez eux où vibre une grande et attachante respiration de vie.
J’espère vous emmener visiter un jour le chenil de l’Equipage de la Hardouinais dans les Côtes-d’Armor (22), le pays de mes ancêtres paternels, et proche de Brocéliande par ailleurs. Un territoire connu !
Enfin, en attendant, je vous invite à voyager à travers la Mémoire des Equipages en France, un enracinement ancestral.
(à suivre)
© Eric LE NOUVEL & Catherine RAMEAU DELAPIERRE